Une histoire d’exil, de mort et de folie…

La petite fille de Monsieur Linh est une invitation au voyage, une invitation délicate et précieuse. La grâce de l’écriture de Philippe Claudel, en symbiose avec l’élégance d’âme de Sylvie Dorliat font de cette pièce un moment de théâtre au charme singulier empreint de poésie. Grâce à une mise en scène lumineuse et aérienne, Célia Nogues parvient à retranscrire la délicatesse et la pudeur de ce si joli conte. À découvrir pour encore quelques dates au Théâtre Le Lucernaire.

La magie du livre de contes que l’on ouvre…

M. Linh est un vieil homme fatigué qui a fui son pays, ravagé par la guerre. Le voilà, au terme d’une traversée éprouvante, qui débarque dans un port occidental, une modeste valise de cuir bouilli posée à ses pieds et sa petite fille dans ses bras : Sang diû. Un prénom qui signifie «matin doux». Mais c’est un froid glacial qui accueille l’exilé et la petite. Il faudra l’homme au banc et sa voix grave pour que la vie de M. Linh reprenne du sens. Entre les deux hommes, une étrange amitié se noue. L’un parle, l’autre écoute. Ils se comprennent, non avec les mots mais avec le cœur. Et un rien déchire la grisaille, jusqu’à ce que …

Philippe Claudel, l’auteur, présente avec La Petite Fille de Monsieur Linh, un texte grave, mais éclairé par une lumière d’espoir. Il s’agit de mots simples, difficiles à oublier…Ce conte est une histoire d’exil, de folie, mais aussi d’amitié. En effet, Sylvie Dorliat prête sa voix et son élégance aux deux protagonistes de ce conte empreint de poésie onirique. Elle campe avec pudeur le sensible Monsieur Linh, contrastant ainsi avec le plus extraverti Monsieur Bark. Célia Nogues propose une mise en scène volontairement épurée, oscillant entre ombres et lumières. Une cage suspendue oscillant également entre passé et présent.

N’hésitez pas à lire la critique de ma complice Nathalie, Le petit monde de Natieak ici.

J’ai été particulièrement émue par l’interprétation tout en finesse et luminosité de Sylvie Dorliat. Cette histoire d’exil, mais surtout d’amitié m’a touchée et émue. Cette fin si particulière ne laissera personne indifférent.

Un spectacle lumineux et aérien, sensible et onirique. À découvrir ce weekend encore au Théâtre Le Lucernaire. Le spectacle dure 1h15.

crédits photos: David Dubost/Princesse Acidulée

Théâtre Le Lucernaire

53 rue Notre Dame des Champs 

75006 Paris

*****