L’Étagère Duo est une pièce de théâtre surprenante, un brin loufoque, qui fait la part belle à la musique. Ce dynamique et attachant duo, composé de Jean-Claude Camors (célèbre pour ses prestations avec Le Quatuor) et de Sandrine Seubille nous embarque dans son univers rayonnant, drôle et poétique, peuplé de situations insolites. À ne pas manquer, en ce moment et durant plusieurs mois au Théâtre le Ranelagh.

La Vie sur cette « étagère du haut » rayonne!

Ce spectacle c’est un drôle de mariage, une mère possessive, un compositeur fou, un ténor contrarié, une diva contrariante, un manoir hanté, des légendes effrayantes, un “griot” étrange, la télévision, de la gastronomie russe “flamboyante”…!

Si notre sympathique et attachant duo est souvent rattrapé par la musique, ce spectacle demeure une pièce de théâtre, avec une écriture malicieuse et intelligente des diverses situations interprétées. Sur cette « étagère du haut », la vie est plus belle, le coeur y bat plus fort que sur « l’étagère du bas » où tout finit par être étouffé. Ce spectacle m’a touché par son côté absurde en apparence, mais qui révèle en son âme une véritable poésie. 

Ce spectacle étonnant, avec sa touche de folie, est inclassable. Jean-Claude Camors (auteur et interprète) le résume ainsi Imaginer une forme théâtrale, une forme musicale, une forme chorégraphique, une forme… chaotique. Inviter à ma “table de jeux”, chacune d’entre elles, pour y servir : “de la comédie” ! 

Un duo aussi éclectique que complémentaire

Jean-Claude Camors a été membre du groupe Le Quatuor, groupe mythique du spectacle musical et de renommée internationale. Il écrit cinq spectacles, mis en scène par Alain Sachs, qui remportent de nombreuses récompenses, dont trois Molières et une Victoire de la musique, et le Prix SACEM en 2015.

Compositeur, musicien et comédien qui fait ses débuts dans les années 1970. À cette époque, il fonde le groupe éphémère Rock Southern Convention, dont José Arthur se fera l’écho dans son Pop Club. Dans les années 1980, sa créativité musicale se fait et s’affirme en fréquentant les studios de danse, il accompagne des cours et anime des stages avec de nombreux chorégraphes en France et à l’étranger. Cette période fait naître en lui le goût pour la musique écrite et improvisée ainsi que la composition pour des musiques de scène. Il composera, entre autres, pour le théâtre (Théâtre sans animaux de Jean-Michel Ribes, Antigone mis en scène par Nicolas Briançon…), jouera au cinéma (Gainsbourg, vie héroïque de Joan Sfar…).

Sandrine Seubille débute sa formation au conservatoire d’art dramatique de Brest, sa ville natale. Elle y obtient un premier prix en 1993 parallèlement à son CAPES de Lettres. Puis c’est Paris… Un an à Florent et 2 ans à l’École du Théâtre National de Chaillot où elle découvre le chant avec Christiane Legrand. Jérôme Savary ainsi que Michel Legrand l’engageront dès sa sortie de Chaillot et depuis 20 ans elle alterne comédies musicales et premiers rôles au théâtre.

Elle a été chanteuse soliste au Moulin Rouge, puis a joué dans de nombreux spectacles tels que Lili Lampion au Théâtre de Paris (de Sinclair et Amanda Sthers), Les Misérables à Lausanne, Fame au Comédia, Un Violon sur le Toit au Comédia, Le Bal des Vampires à Mogador, Romeo et Juliette au Théâtre 14, Jack l’Éventreur au Théâtre Trévise… Pédagogue, elle enseigne également à l’École Florent dans le département comédie musicale.

Sublime et historique Théâtre le Ranelagh

Lorsque l’on entre dans ce théâtre, l’on ne peut qu’être charmé par la beauté et le raffinement du lieu. Un lieu chargé d’histoire, puisque c’est en 1722 que le banquier Samuel Bernard achète le château seigneurial de Passy. Quelques années plus tard, celui-ci devient le château de Boulainvilliers. Par la suite, le fils de Samuel Bernard hérite du domaine et le loue au fermier général Alexandre Joseph de la Pouplinière. Grand féru des arts, celui-ci est un mécène et héberge au château des musiciens, des peintres et des sculpteurs. La Pouplinière s’adonne au plaisir de l’écriture, en imaginant des pièces qu’il fait jouer dans son théâtre. À sa mort, le théâtre est abandonné par le nouveau propriétaire. Après la Révolution, le château est laissé à l’abandon. Vers 1890, Louis Mors le rachète pour y construire un vaste hôtel particulier.

Louis Mors se fait construire un salon de musique dont il confie la décoration à Alban Chambon, spécialiste à l’époque de la construction de théâtres. En 1900, le théâtre accueille pour la première fois en France, la version orchestrale de L’Or du Rhin, premier des quatre opéras qui composent l’Anneau du Nibelung de Richard Wagner. Ensuite, plusieurs opéras bouffe de Claude Terrasse y seront joués. En 1930, l’hôtel particulier est détruit, mais le théâtre est sauvegardé. En 1931, la salle devient un cinéma d’art et d’essai. Aujourd’hui, Catherine Develay ouvre une nouvelle page avec une programmation principalement théâtrale et musicale, mettant en valeur l’acoustique de cette merveilleuse salle.

La salle actuelle qui contient 300 places a conservé son caractère, notamment par les boiseries en chêne sculpté qui garnissent son orchestre et ses balcons, surmontés d’un plafond décoré de caissons peints. La salle, par cet attrait architectural, a été inscrite en 1977 sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

crédits photos: Hervé Haine/Coupe-File Communication

Découvrez ce spectacle surprenant et poétique du mardi au samedi à 20h, ainsi que le samedi à 16h30, et le dimanche à 17h au Théâtre le Ranelagh. Le spectacle dure 1h15. 

Théâtre le Ranelagh

5 rue des Vignes

75016 Paris

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