Après le succès de Ludwig, la Compagnie des Joyeux de la Couronne revient avec Ludwig II, Le Roi Perché. Avec une mise en scène plus sophistiquée, une nouvelle distribution, et toujours cette fable historique passionnante, racontant l’histoire de ce personnage méconnu et mystérieux qu’est Louis II de Bavière. Cette pièce a reçu 5 nominations aux Ptits Molières 2018. Alors, n’hésitez pas à découvrir cette fabuleuse tragédie, en ce moment au Théo Théâtre.

Ludwig II, un hymne à la tolérance et à la liberté

Bavière. 1864. Dans une Allemagne divisée entre traditions et modernisme, Ludwig II accède au pouvoir au grand dam de sa mère. Ivre de gloire, génie passionné, admirateur des arts, celui que l’on nomma le « roi perché » laissera une empreinte indélébile de son règne. Partagé entre son amour immodéré pour Wagner, sa passion pour sa cousine Élisabeth d’Autriche et ses relations interdites avec de jeunes hommes, Ludwig se battra pour graver à jamais dans l’Histoire sa grandeur et son avant-gardisme.
De trahisons en mensonges, d’histoires d’amour en désillusions, cette fable théâtrale teintée de drame et de folie se propose de redécouvrir la vie de ce roi devenu légendaire.

La pièce met en lumière la personnalité complexe, mais néanmoins attachante de ce roi wagnérien épris de liberté. Cette fable historique nous raconte l’histoire souvent méconnue de ce « roi perché », amoureux des arts, véritable esthète épris de culture, il marque les esprits et son époque par son avant-gardisme. Doté d’un désir irrépressible de liberté, liberté de penser qui est en contradiction totale avec son rôle de monarque et les obligations politiques qui lui incombent. Mais aussi liberté sexuelle, épris de Wagner (qui le manipulera avec malice), Ludwig exprime également son désir fougueux pour de jeunes hommes.

Enfermé dans les carcans de la société dont il est le fruit, la pièce dépeint la décadence d’un roi lumineux et certainement trop en avance sur son époque.

De jeunes comédiens très talentueux

Julien Hammer (Ludwig), a été formé entre autres au Studio Théâtre D’Asnières, et il a notamment joué dans La Paille et la Poutre, le rôle de Don Juan qui lui a valu une nomination dans la catégorie Meilleur Comédien dans un 1er rôle aux P’tits Molières. Absolument époustouflant, aussi charismatique qu’Helmut Berger dans Ludwig ou le crépuscule des dieux de Visconti (1972). Julien Hammer est doté d’une présence scénique incroyable, ce jeune comédien fait corps avec son personnage. Tantôt fantasque et drôle, il en devient presque effrayant au cours des scènes de démence de son personnage. Il incarne Louis II de Bavière jusqu’à sa fin, en ce jour funeste de juin qui demeure encore aujourd’hui très mystérieux.

Aurore Mazières (Elisabeth, Sophie Charlotte), après une enfance passée au USA, Aurore se forme en France au Cours COCHET à l’art dramatique ainsi qu’au Foyer. Elle participe à de nombreux films et spots publicitaires.Côté scène, elle joue notamment Camus, Musset. On a notamment pu l’applaudir à Paris dans Les Bobines d’Ariane, ou Une nuit sans rêves. Dans Ludwig II, Aurore incarne parfaitement ces deux personnages si différents que sont Elisabeth d’Autriche et Sophie Charlotte.

Séverine Wolff (Marie, Cosima Von Bülow et Walkyrie). Après un engagement en qualité de danseuse au Ballet de Lorraine, Séverine se forme à la comédie et au théâtre musical au sein du Cours Florent. Récemment, elle a été à l’affiche de La Caverne à Paris. Elle est également professeur de danse. Séverine interprète avec force et justesse trois personnages importants de cette fable historique. Exercice ô combien difficile puisqu’il lui incombe de passer d’un personnage à un autre en peu de temps. Séverine incarne Cosima Von Bülow, maîtresse de Wagner, c’est un personnage sombre et rusé. Si la jeune comédienne incarne le personnage de Cosima avec talent, je dois avouer que c’est dans le personnage de la Walkyrie que je l’apprécie le plus. Un personnage sulfureux, sensuel et démoniaque, qui vient hanter sans vergogne les pensées si tourmentées du roi déchu, et ce jusqu’à la fin.

Julien Antonini (Richard Wagner,Von Gudden). Formé au sein du Studio Pygmalion et de la Cie Miranda à Nice; Julien a participé à de nombreux films et courts métrages comme Lente de Yann Planchenault. Côté scène, on a pu le voir dans Cosi Fan Tutte sous la direction de Christophe Honore et cet été au festival OFF d’Avignon au Théâtre Le Verbe Fou dans Les Bons Bourgeois. Dans Ludwig II, il excelle dans son interprétation de Wagner, personnage sombre et manipulateur.

Olivier Schmidt (auteur, metteur en scène et comédien). Artiste pluridisciplinaire, Olivier a débuté son parcours par la danse classique, avant de suivre une formation dramatique dans différentes écoles parisiennes telles que le Cours Florent ou l’EIT Béatrice Brout. Il se forme également au chant au contact de Carine Robert (The Voice) et à Londres. On le retrouve rapidement à l’affiche de nombreux spectacles parisiens dont Ali Baba (Aktéon Théâtre), Le Rôle de Ma Vie (Clavel) ou encore Quand les belles-mères s’emmêlent avec Yvette Leglaire.

Olivier fonde sa compagnie dès 2010, pour laquelle il crée et met en scène des spectacles musicaux : Maison Close, La  vie rêvée de Norma et Monsieur!, récompensé en 2013 par un P’tit Molière, prix du Public. Plus récemment, il a signé l’adaptation et la nouvelle mise en scène de L’ordre éternel des choses, une comédie parodique au Funambule Montmartre. Il sera prochainement à l’affiche d’une adaptation musicale du conte Peau D’âne en tournée et prépare un seul en scène ainsi qu’une nouvelle mise en scène de Monsieur Chasse! En parallèle, Olivier est professeur de théâtre et intervient en milieu scolaire en travaillant sur les contes et le texte. Dans Ludwig II, Le Roi Perché, Olivier Schmidt interprète l’homme de confiance et l’amant du roi. Un personnage essentiel et attachant puisqu’il accompagnera et aimera le roi fantasque jusqu’à sa chute.

Une fable historique pour tous, dotée d’une habile mise en scène et servie par de jeunes comédiens très talentueux, un grand moment de théâtre, les samedis à 17 h jusqu’au 22 décembre 2018, et les dimanches 28/10 et 4/11 à 17h, au Théo Théâtre. La pièce dure 1h20. 

crédits photos: Compagnie Les Joyeux de la Couronne

Théo Théâtre (grande salle)

20 rue Théodore Deck

75015 Paris

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