Loin des clichés, Monsieur je-sais-tout est un film rempli de tendresse qui tend à promouvoir, auprès du grand public, la nécessité de tendre vers une société plus inclusive. À travers l’histoire émouvante de Léo, ce jeune garçon autiste Asperger, ce film, inspiré du roman d’Alain Gillot La surface de réparation, aborde les problématiques liées à la prise en charge du trouble autistique en France. J’ai eu la chance de le découvrir en avant-première il y a plusieurs semaines et j’ai beaucoup aimé ce film qui porte un regard empreint de douceur et de tendresse sur ces personnes souffrant de troubles autistiques. À voir en famille ou entre amis, dès demain au cinéma.

Une comédie tendre aux personnages attachants

Vincent Barteau (Arnaud Ducret), 35 ans, entraîneur de foot d’1,92 m, voit débouler dans son quotidien de célibataire invétéré, son neveu, Léo (Max Baissette de Malglaive), 13 ans, 1,53 m autiste Asperger et joueur d’échecs émérite. Cette rencontre aussi singulière qu’explosive va bouleverser l’existence de Vincent et offrir à Léonard la chance de sa vie.

S’il aborde un thème difficile et sérieux, le film ne tombe pas pour autant dans le pathos, et demeure une comédie douce et attachante. Produit par WY Productions et les Studios Gaumont, Monsieur je-sais-tout est réalisé par François Prévot-Leygonie et Stéphan Archinard.

Le jeune Max Baissette de Malglaive (Léo), montre avec ce film l’ampleur de son talent, étonnant de justesse, il rend son personnage terriblement attachant auprès du public. Furieusement talentueux, ce jeune acteur a déjà une filmographie bien remplie. En effet, vous avez pu, peut-être le voir notamment dans Versailles de Pierre Schoeller aux côtés de Guillaume Depardieu, ou encore dans L’immortel de Richard Berry aux côtés de Jean Reno.

crédit photo: bfmtv.com

Ce très joli film est aussi l’occasion de découvrir un Arnaud Ducret (Vincent) tendre et émouvant. Un rôle qui lui va très bien, quelque peu différent des rôles dans lesquels j’ai pu le voir jusqu’à présent. Arnaud Ducret joue en effet depuis 2013, dans la série très populaire Parents mode d’emploi. J’avoue pour ma part l’avoir découvert dans Amour et turbulences, une jolie comédie romantique aux côtés de Nicolas Bedos et Ludivine Sagnier. J’ai aussi beaucoup ri pour son one man show Arnaud Ducret vous fait plaisir (2014-2016). Il est impossible de vous lister de manière exhaustive sa filmographie tant cette dernière est fournie. Mais une chose est certaine, ce genre de rôle lui va parfaitement.

crédit photo: cinenews.be

Alice David (Mathilde) est l’atout charme de ce trio, sa douce présence féminine apporte un équilibre au duo Léo-Vincent. Elle insuffle une certaine fraîcheur très appréciable. J’avais pu découvrir cette talentueuse actrice auparavant dans plusieurs comédies Babysitting, Babysitting 2 et Les Francis. Je la redécouvre dans ce film, avec plaisir, dans ce rôle plus en profondeur et en sensibilité.

N’hésitez pas à aller découvrir les critiques cinéma de mes complices Le petit monde de Natieak ici et Dame Skarlette ici.

Un film pour changer le regard sur l’autisme

Le film met en exergue les difficultés rencontrées par les familles confrontées au trouble autistique (diagnostic trop tardif, manque de structure…).  Aujourd’hui, 1 naissance sur 100 est touchée par les TSA (Troubles du Spectre Autistique) soit 650 000 personnes atteintes en France, selon les prévalences reconnues au niveau international. En France, une prise en charge partielle et non adaptée revient au minimum à 2 500 euros par enfant et par mois, poids financier essentiellement supporté par sa famille. 80 % des enfants atteints d’autisme en France ne sont pas scolarisés.

Monsieur je-sais-tout a également une portée pédagogique, puisqu’il met en lumière la nécessité de tendre vers une société plus inclusive, nécessité qui serait bénéfique tant pour les personnes souffrant de troubles autistiques que pour la société dans son ensemble. S’il existe aujourd’hui des solutions mises en place, par exemple dans certaines entreprises pour inclure des personnes souffrant d’autisme (mise en place de solutions pragmatiques et d’un suivi avec une psychologue avec visites hebdomadaires au sein même de l’entreprise, formation pédagogique pour l’équipe…), ces initiatives sont malheureusement trop peu nombreuses. Monsieur je-sais-tout met en exergue la nécessité de tendre vers une société inclusive, plus juste, respectueuse de toutes les différences. Il a reçu le soutien de nombreuses associations de parents comme SOS Autisme, Autistes sans frontières, … ou encore la Fondation Fondamental, dédiée à la recherche sur les maladies mentales.

crédit photo: Gaumont

Olivia Cattan, Présidente de SOS Autisme, complète : « Monsieur Je-Sais-Tout est un film à la fois touchant et qui donne beaucoup d’espoir. Ce film ne tombe ni dans les clichés habituels sur l’autisme ni sur une gravité inutile. Il révèle au contraire la beauté et la richesse qui existe dans la relation entre nous et ces enfants dits « différents ». Au fil du film, le handicap s’efface pour laisser la place simplement à cette belle aventure humaine. Le ton d’Arnaud Ducret est juste, drôle et émouvant. Et ce film est à voir et à revoir pour lutter contre tous les préjugés que nous pouvons avoir sur l’autisme. »

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