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« Je joue comme je respire, le théâtre chevillé au corps et à l’âme » (S.Zarli)

C’est à un sublime seul en scène que nous convie le talentueux comédien Sylvain Zarli. Le Journal d’un fou offre un moment intense de théâtre tel que je les affectionne. Cet ambitieux texte de Gogol est superbement servi, tant par la brillante et intelligente mise en scène de Stéphanie Slimani que par la magistrale interprétation de Sylvain Zarli. À découvrir de toute urgence dans le cadre intimiste du Théâtre La Croisée des Chemins. 

Immersion dans les pensées d’un fou…

Avec son look à la Ragnar Lothbrok (les fans de la série Vikings comprendront), il serait aisé de classer Sylvain Zarli dans la case simple beau gosse, mais ce serait une erreur car cela reviendrait à nier son talent. Animé par sa passion pour ce rôle ô combien difficile à interpréter, Sylvain Zarli nous emmène dans l’univers excentrique d’un fou attachant.

Voici le pitch en quelques mots, Auxence Ivanov Proprichtchine est un petit fonctionnaire russe qui raconte, à la façon d’un journal intime son quotidien. Il y conte diverses petites humiliations quotidiennes, son travail, et son amour (non partagé) pour la fille du directeur. Tout semble ordinaire, jusqu’au jour où il entend et comprend Medji, or il s’agit d’un chien. Débute alors la chute inexorable vers la folie…

sylvain-zarli-le-journal-d-un-foucrédit photo: Gil Frechet

Transfiguré jusque dans ses moindres gestes et expressions, par la folie de son personnage, Sylvain impressionne, sa prestation captive, la magie opère, nous sommes, en tant que spectateur, en immersion dans les pensées d’un fou.

sylvain-zarli-la-croisee-des-chemins-theatrecrédit photo: Igor Duperraz

La mise en scène sobre et efficace de Stéphanie Slimani fait la part belle à ce texte poignant de Gogol, ainsi qu’à l’intense interprétation du comédien. Avec une simple malle en cuir vieilli, une de ces malles qui n’a pas d’âge, et qui pourtant à elle seule raconte une histoire, le personnage décalé de Proprichtchine prend vie. Cette malle et son contenu le rassure tout en l’enfermant dans sa folle déchéance. L’idée ingénieuse de la marionnette de Medji rajoute à la folie du personnage.

Mention spéciale pour la sublime musique de Pascal Atenza qui vient sublimer cet intense spectacle.

Un superbe seul en scène qui ne vous laissera pas indifférent. Découvrez l’intense récit de la chute inexorable vers la folie d’un personnage attachant. À découvrir les vendredis 25/10 et 1/11 à 21h30.

Théâtre La Croisée des Chemins

43 rue Mathurin Régnier

75015 Paris

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